«  Putain, fait chier. »

Quel beau language dites vous ? En effet. Mais Hécate n’aime pas parler correctement quand elle ne trouve pas son paquet de clope. Bawi, elle fume. Et alors ? T’es pas sa mère, donc va te faire foutre. Elle fouillait, fouillait, encore et encore dans son sac de cours. Pour une fois qu’elle ne les avait pas mises dans la poche de son short. ‘Fin bref. En plus, elle avait pas eu son café, vu qu’elle avait pas d’argent sur elle. Et oui, son porte monnaie en forme de chat estropié d‘une oreille - cey tellement choux le cerveau qui dépasse - dans le salon de son loft. Et donc, pas de cappuccino se matin. Et en plus, pas de clopes. Mon Dieu Seigneur, pourkouuuua moiiiiiiiiiiiii ioi. Balançant des tonnes et des tonnes de jurons, elle trouva enfin son paquet. Youpadi Youpada ! Avec une casi-larme lui montant aux yeux, elle cherchait désormais son bien-aimé briquet. Et bah’ voilà, plus d’essence. Putain, c’est pas ton jour ma pauvre D: . Criant comme une hystérique que si elle fumait pas sa clope, elle boufferait quelqu’un, elle se fit jeter du couloir où elle se trouvait. Non mais z’êtes fou ! Sortir dehors rien que pour se griller une clope, traverser la cour et revenir. Méwi, et ton père c’est une chèvre aussi ? Tss. Donc, après avoir débattue pendant presque quinzes minutes avec le surveillant sur le fait que, oui, fumer c’est mal, et que oui, il faut fumer en extérieur, mais que, aujourd’hui, il pleut, elle se décida à enfin, accepter la décision de celui-ci. Sinan, il allait lui fouttre un avertissement pour « port d’objet interdits au sein de l’établissement scolaire ». Bah’ toi t’as bien des Ricola non ? C’est tellement pas bon que ça devrait être interdit par la loi. Enfin…

Et voilà, Hécate était dehors, sous un sapin qui l’abritait…Pas. Que dalle ! Même les arbres ne sont pas de son côté, vous vous imaginez. De la haine pure moi je vous dit, de la vraie. Aucune once de culpabilité ou de compassion. Le seul truc, c’est que, c’est pas en la mettant à la porte que son briquet va se retrouver plein d’essence. Magie magie 8D. Donc, récapitulons : Une clope, pas de cappuccino, et pas de feu. Cey la fête !
Elle décida donc de s’asseoir sur une branche de l’arbre. Parceque au moins, ses Doc’s Martens ne seraient pas pleines de boue. C’est déjà un point positif, non ? Et elle attendit que quelque chose viennent lui donner du feu. Un petit lutin tien, avec un bonnet rouge. Gégé à la rescouuuuusse \o/. Mais bon, rien du tout.

«  Petit Poney, tu es tout gris et tout petit, petit poney ~ »


Bah’ quoi ? Elle a pas le droit de chanter une chanson française ? On est pas dans une dictature à ce que je sache. Et heureusement. Comme à l’époque où Brittany truc bidule chouette était encore là, à faire sa dévergondée du matin au soir. Vous avez dit quelles ne s’aiment pas ? En effet. Hécate la russe ne supportait pas la façon d’être de Brittany, aussi fausse que le maquillage waterproof de la blondinette. Et, entre les deux donzelles, s’était la guerre. Et Chucky, elle allait la tuer un jour, cey pas possible. Et puis, ça à dégénérer, le jour ou « Queeeeeeeeeeeeeen *-* » lui à renverser son plateau repas sur son ô combien aimé, tee-shirt violet que son frère lui avait offert. Et bah’ Hécate, elle l’a fait savoir, en lui renversant sa briquette de lait dans la tête, et en lui écrasant bien les pieds. Mais bon, vu que quelqu’un l’a tuée pour elle, et bah’ c’est dommage, parce que si on lui en avait donnée la possibilité de le faire, elle ne se serait pas gênée.

C’est alors qu’elle entendit des pas arrivant. Oui, on sait, elle a l’ouïe fine. Sauf que, elle avait la flemme de se retourner pour voir qui c’est. La blonde resta donc dans son arbre, tenant tristement sa cigarette. Beuuuuh ,___,. Mais, la petite personne continuait à avancer, Roh mais c’est pas possible ça ! Tout le monde veux absolument la faire chier aujourd’hui. Bien décidée à garder sa tranquillité pour elle tout seule, elle ouvrit le bal.

« Toi qui vient, ouais toi ! Si tu pouvais dégager et aller faire des saloperies ailleurs, ou faire tes plans pour devenir la nouvelle «  Quuueeeeeeeen », tu peux dégager, ça m’arrangerait. »

Tiens ! Dans ta face ! De toute manières, Hécate, elle y va jamais avec des pincettes.

Petit poney, petit poney, tu es tout gris et tout petit petit poney ♫ Tout en chantonnant ce petit air, Ethan dévisageait chacun des élèves du lycée, tentant de découvrir un masque de culpabilité sur un visage. La profession de détective privé n'était guère une sinécure et il commençait à le réaliser. La tentation d'abdiquer était omniprésente mais il lui suffisait de repenser aux honoraires qu'on lui avait versé et elle disparaissait. Temporairement. Mais c'était suffisant. Il lança un énième regard circulaire, s'attardant sur chaque recoin du couloir. Certains, face à leur casier, se réapprovisionnaient en livres. D'autres étaient serrés et se murmuraient des messes basses, surement les derniers ragots. Et d'autres marchaient simplement, l'air béat, les yeux dans le vide, mâchouillant un chewing-gum. Ils étaient si banals qu'Ethan en était écœuré. Il sortit.

La principale question était de savoir si la mort de Brittany était l’œuvre d'un meurtrier ou d'un assassin. Il existe une grande différence entre les deux genres. Le meurtrier est celui qui tue par hasard, par pulsion, qui commet ce qu'on appelle des crimes passionnels. Quant à l'assassin... c'est celui qui tue avec une logique froide, aimant donner la mort, la savourant par procuration. Aucun de ces enfants n'avait l'air d'un assassin mais chacun pourrait devenir un meurtrier. Brittany était une adolescente. C'est ce qui poussait Ethan à analyser chacun de ces gamins. Les drames lycéens sont si fréquents ! Et c'est souvent l’œuvre d'un camarade. Jalousie, énervement soudain, complots.. Les pressions au secondaire sont telles que le détective ne s'étonnait même plus de toutes ces morts tragiques. Le mobile le plus répandu était la jalousie, par ailleurs. Des rivaux. La quête au plus populaire, par exemple. Il y avait aussi l'ambition, cette ambition obscure qui poussait les gens à éliminer leur rivaux. Au sens propre malheureusement. Et comme toute reine de bal lycéenne qui se respecte, son dossier scolaire était impeccable. Assez impeccable pour lui attirer des problèmes. De cette ampleur, c'était tout de même plus que de simples ennuis.

Il poussa la porte en inhalant. Il admira ensuite le paysage pendant quelques secondes. Il faut dire que c'est rarement une activité que l'on aime prolonger. Pourtant, les environs n'étaient pas spécialement laids. Le béton était certes tapissé de chewing-gums - revêtement très commun aux lycées, collèges voire primaires- mais la végétation, certes pas très dense, méritait le coup d’œil : quelques grands arbres régnaient sur l'endroit, le surplombant de leur couleurs vives et il y avait des quartiers de gazon soignés, protégés par des clôtures - qu'un enfant de trois ans aurait pu enjamber. On pouvait même remarquer quelques fleurs de part et à d'autres, des marguerites, des tulipes et deux ou trois roses. A part cela, la cour était cernée de bâtiments en grès roux pour les anciens et deux ou trois en verre. Il y avait aussi de nombreux blancs. En somme, quelque-chose de bien classique... Heureusement, l'endroit était désert.

Toi qui vient, ouais toi ! Si tu pouvais dégager et aller faire des saloperies ailleurs, ou faire tes plans pour devenir la nouvelle « Quuueeeeeeeen », tu peux dégager, ça m’arrangerait. fit une voix féminine.

Surpris, Ethan scruta l'endroit - d'abord pour repérer qui parlait et à qui on le faisait. Il discerna rapidement quelques mèches blondes qui dépassaient de derrière un conifère, mais il dut se rendre à l'évidence : on s'adressait à lui. Se foutant éperdument d'être la nouvelle queen d'un lycée, il haussa les épaules et ignora la personne. Avant de se rendre compte que ces propos étaient assez intéressants... En effet, après la mort de Brittany, le poste de la reine du lycée était devenu vacant, non ? La quête à la popularité, la rivalité. C'était tordu mais très fréquent. Il entreprit donc de rejoindre l'élève.

Comme il s'y était attendu, cette dernière était une jolie blonde, modèle classique de cheerleader. Sauf que, à en juger par ses propos, elle semblait plutôt être du genre rebelle. Il sourit. Ca changeait agréablement des autres. Tu sais, je m'en tape d'être la nouvelle queen du lycée. C'est pas trop mon genre ! Je suis Ethan. Il haussa alors les épaules et poursuivit avec un air innocent, espérant qu'elle ne se demanderait pas ce que foutait un mec qui approchait de la trentaine dans un lycée : Depuis que Britney est morte, y a toutes les poufs dans son genre qui veulent prendre sa place...

« Tu sais, je m'en tape d'être la nouvelle queen du lycée. C'est pas trop mon genre ! Je suis Ethan. »

Une voix masculine fit sursauter la jolie blonde. What is that ? Dans ce lycée, il y a deux types de garçons : soit, le gros geek qui passe son temps à regarder des films pornos sur son ordinateur, ou, le gros con qui cherche à se taper toute les filles du lycée. Whoaa, cey cool c’te life… Un petit peu déstabilisée, elle manqua de tomber par terre. Bon, au moins, il voulait pas devenir la Queen E. Enfin, plutôt le King E. La petite Chucky baissa la tête et put observer la tête ainsi que la carure de son interlocuteur. Mais… C’est pas un adolescent juvénile défiguré par les boutons :0 ! En tout cas, ce n’était pas un adolescent. Un vieux pédophile ? Le nouveau concierge ? Ou mieux : Un élève de Poudlard venant la chercher pour la retirer de se lycée de merde. Elle sauta de la branche pour atterir sur le sol recouvert de feuilles, soulevant celles-ci au passage et provoquant un bruit sourd. Elle examina de plus près l’individu. Grand, brun , yeux bleus, environ 25 ans. Ouais, un vieux quoi. Non, il pouvait encore se faire passer pour un redoublant.

Ethan ? Hin hin. Joli prénom… Pour la première fois de sa vie, Hécate avait envie de papoter avec une personne. Mais tout de même, c’était un poil louche, un mec comme ça, dans un, lycée. C’EST UN INSPECTEUR POUR LES LYCEES. Uiiiiiiii ! Enfin, non. Devenue tout d’un coup méfiante, elle préféra se décaler d’un ou deux pas, et repris appui sur la grosse branche du beau sapin. Elle préféra d’ailleurs, remettre sa cigarette dans son sac. Sait on jamais, elle a beau pas aimer ce lycée, elle préfère pas se faire virer pour retourner dans le vieux quartier tout vide de Russie. Non non non, merci. Mais, si c’est pas un inspecteur, c’est un pédophile. Et non, Hécate veux pas se faire violer D: ! Elle plongea la main dans son sac et serra bien fort sa bombe lacrymogène. TOUCHE LA PAS !

« T’es qui toi ? Un inspecteur où un pédophile enragée qu’a pas baisé depuis trois mois et qu’est forcé de venir dans les lycées. »

« Depuis que Britney est morte, y a toutes les poufs dans son genre qui veulent prendre sa place... »

Oui, elle est directe. Mais bon, autant savoir; car si oui, dans les deux cas elle grimpe dans l’arbre et n’en bouge plus è0é. Faut pas la prendre pour une conne non plus, elle a 20 euros de shit dans son sac, et se faire pincer, non non non. C’est alors qu’il commença à lui parler du sujet qui fâche. Brittany, sa mort, et les poufs. Youhou \o/. Elle redevint alors froide, renfermée, et eut une soudaine envie de le faire taire avec des coups bien placés. Mais en même temps, un pédophile ne parlerait surement pas de ça, ni un inspecteur. Le pédobear serait «  Tu veux du shit ? » et l’inspecteur «  Que faites-vous ici nianiania… ». Sauvée. En tous cas, elle pouvait redevenir elle-même, et se détendre un petit peu plus. Merci bien <3.

«  Excuse moi, j’étais sur les nerfs. Comme toujours. Moi, c’est Hécate, mais la plupart des gens me surnomme Chucky. T’fous quoi ici ? Et puis les poufs, qu’elles retournent mettre du gloss et qu’elles viennent pas me faire chier. Et tout ce passera bien .»

Bawi, cey comme ça. Faut pas trop la chercher, elle a pas eut ses clopes et son café.

«  Dit, t’as pas du feu ? Si oui, tu sera mon pédophile sauveur 8D. »

Ui, les surnoms d’Hécate gère la fougère.